D’abord il y a Jean, un homme fascinant de plus de 70 ans. Il a une intensité de regard qui révèle son intérêt à tout et surtout à l’autre. Il ne cesse d’observer le monde avec appétit et curiosité. Quand il bouge, apparaissent des traces de danses qu’il a autrefois traversées, celles de Blaska, Béjart, Bagouet et de bien d’autres….
Il feuillette plusieurs couches de mémoire qui interagissent les unes avec les autres. C’est une bibliothèque. Puis il y a Hughes, un sidérant jeune homme, d’à peine vingt-deux ans qui transpire la liberté. Il entre dans la vie avec confiance, audace et appétit. Son corps est puissant, souple, solide, flexible, bondissant. Dans ce corps-là, il n’y a pas encore beaucoup d’empreintes. Quelques traces de hip hop peut-être qui datent du début de l’adolescence. Il y a aussi la rigueur à laquelle il a été formé quotidiennement durant ses études de danse.

Dans cette battle qui incite à faire communauté plutôt qu’à voir en l’autre un adversaire, le chorégraphe Fabrice Ramalingom, pose la question des rapports intergénérationnels inscrits dans un questionnement plus vaste : comment coexistons-nous ? Quel type de relation souhaitons-nous avoir ? Quelle place laissons-nous à l’autre et à soi ?